Saint Tropez made in Seine

Paris plage. Pour que le Parisien puisse faire bronzette à son mélanome avant que celui-ci n’aille s’épanouir sur les plages de la côte d’azur, comme tous les ans la municipalité Parisienne décore les quais de la Seine façon Juan les Pins. Enfin, juste que la plage et les palmiers, parce que si tu ne veux pas que ton mélanome se transforme en cancer généralisé, question baignade, même pour faire trempette, faudra que tu patientes d’être au bord de la méditerranée.

Paris plage, « lieu de convivialité, de solidarité et de partage » a proclamé solennellement Delanoë, père de cette nouvelle tradition estivale parisienne. A Jack Lang, la fête de la musique, à Delanoë les plages parisiennes. Pour la convivialité j’en sais trop rien, mais pour ce qui est de la solidarité et du partage j’ai de sérieux doute.

C’est que cette année Saint Tropez made in Seine côtoie un camping municipal avec merguez, bière, cannes à pêche, matelas gonflables et poubelles entassées. Juste que les bungalows ont été remplacés par des tentes d’un vert douteux et estampillées Médecins du monde. Et ouais les SDF tolérés en hiver parce que bien cachés par le trafic automobile, s’en viennent faire coucou sur la photo du touriste nippon dés que l’été se pointe et que l’équipe municipale ouvre son parc à gogos. Et là ça fait vraiment désordre. Le tiers monde à la vue des gamins qui font tranquillement leurs pâtés de sable ou des bronzeurs sirotant leur Coca ce n’est point supportable. Quel exemple !

Alors le SDF est prié d’aller traîner sa misère ailleurs s’il ne veut pas être réveillé par quelques CRS mandatés pour faire respecter l’ordre public. Faudrait voir que les associations se bougent un peu le cul pour « reloger » le SDF. Sinon ? bien sinon il risque l’expulsion !

Bon, je te rassure c’est provisoire, quand le maillot sera rangé au profit du pardessus, la crème solaire indice 85 remplacée par un antihistaminique et que les pots d’échappements recommenceront à recracher leur CO2 ils pourront bien entendu réintégrer leur domicile à ciel ouvert sur les quais.

Alors convivialité, solidarité et partage ? ah, comme d’habitude ce ne sont que des mots, non non, ils n’engagent même pas celui qui les prononce. Depuis le temps cela se saurait.