Zizou contre R2-D2

            

Les bipèdes qui gagnent des fortunes en tapant dans un ballon devant des foules hystériques éructant leur haine de l’adversaire seraient ils en voie de disparition ?

Au Japon, à Osaka, se déroule actuellement la première édition de la « Robocup 2005 » version mondial de football des humanoïdes. Des R2 - D2 en culotte courte qui s’affrontent non pas pour combattre les forces obscures mais pour la conquête d’un ballon rond. Les fidèles de Stars Wars ne reconnaîtront pas leurs héros favoris, les gros beaufs sur canapés, zapette dans une main, bière et chips dans l’autre, frisant à tout instant la rupture d’anévrisme pour une faute non sifflé, non plus.

Le Nippon, qui depuis longtemps a fait de l’humanoïde le meilleur ami de l’homme, en cela que les tâches domestiques lui sont refiler, voilà l’équivalent de l’Ivoirien pour le Français, mais les tracasseries administratives en moins, se plait à compléter sa collection de robots à tout faire par ses cousins qui auront comme devoir de distraire la société japonaise.

Le robot partenaire de danse de salon, capable de valser. 1.65 m. vêtue d’une robe, il peut exécuter cinq types de pas. Pratique pour les soirées, tu n’auras plus besoin de chercher une partenaire qui veuille bien se faire écraser les pieds à cause de ton tango hésitant, en boite de nuit, si t’es habitué à te ramasser des râteaux par des jeunes filles qui ne comprennent rien à ta beauté intérieure, là aussi, le problème est réglé.

Maintenant c’est au tour des amateurs de ballon rond de voir leurs idoles faire leur entrée dans le panthéon des bipèdes métalliques énergisés à l’alcaline. 

Les concepteurs de ces footballeurs nouvelles générations ont comme pour ambition d’opposer dans le futur leur équipe d’humanoïdes à l’équipe de bipèdes championne du monde. Qui plus est de l’emporter. Bon, là c’est quand même pas gagné. Toute la technologie, les puces électroniques, la technique, les tactiques mises en place digne d’une Play Station, ne pourront rivaliser avec le vice de nos sympathiques sportifs.

Le robot, pour rivaliser avec le génie de nos businessmen milliardaires en shorts qui peuplent la planète football, doit avant tout apprendre à tricher, à se rouler par terre à la moindre occasion pour simuler une faute, exécuter le bras d’honneur à la perfection, râler, insulter, savoir cracher sur l’arbitre, répondre aux questions cons des journalistes spécialisés, enfin tout les petits trucs qui font des footballeurs des exemples pour nos enfants et des stars adulées qui ravissent le supporter attendri devant une telle débauche d’énergie.

Drôle de programmation en perspective pour les ingénieurs Nippons qui devront avant tout assimiler les qualités et les vertus indispensables à la pratique de ce sport. Ils leur faudra un peu plus que leurs talents habituels pour réaliser cette prouesse.