Le confort du fonctionnaire
Il n’y a pas que Copé, qui loge dans plus de 200 m2 à nos frais. Les fonctionnaires aussi. Enfin pas n’importe quels fonctionnaires. L’infirmière qui se tape ses 12 heures aux services des urgences ou le facteur de ton quartier, eux, je te rassure, assument le loyer de leur HLM
Non, c’est le haut fonctionnaire qui bénéficie de ces privilèges, celui dont tu ne sais même pas à quoi il sert, tu connais vaguement son existence, tu en as déjà entendu parler mais sans vraiment aucune preuve formelle, une sorte de monstre du Loch Ness des palais de le République, un missionnaire des ministères. Celui dont le seul mérite est de pondre des rapports que personne ne lira, des textes de lois tellement incompréhensibles et incohérents que pas même un ministre, pourtant rodé à ce genre de rhétorique, n’arrivera à expliquer à ces concitoyens.
C’est ce que démontre un rapport de la mission d’évaluation et de contrôle de l’assemblée nationale. Une caste de privilégié logée aux bons soins de l’état. Le directeur de la bibliothèque de l’arsenal vit dans une appart de 250 m2 dans le quartier du Marais pour 500 euro par mois, un des directeurs du Centre national des arts plastiques a quant à lui planté sa famille dans 142 m2 pour 600 euro.
Le directeur du Conservatoire national supérieur de musique de Paris et le directeur de la bibliothèque du Centre Pompidou, eux, se sont mieux démerdés. Pas le moindre petit centime d’euro à débourser pour être confortablement installé dans des logements coquets de plus de 200 m2. Logements dont le loyer est tout de même évalué dans les 7000 euro par mois. C’est que le haut fonctionnaire a besoin de calme et d’espace pour réfléchir et surtout, mais alors indispensable à sa sérénité, pas le plus petit souci de loyer, ça pourrait altérer sa concentration.
Juste entre nous, le directeur de la bibliothèque de l’arsenal, il les remplit comment ses journées, il nous sert à quoi pour mériter ces privilèges, quels bénéfices la République retirent elles de son labeur quotidien. Les PDG de nos multinationales qui gagnent des millions d’euro, eux au moins ils bossent, délocaliser, fermer des usines, mettre des gens à la rue, ils leur faut bien des émoluments pharamineux pour apaiser leur conscience.
Et après on va nous bassiner avec les déficits publics, le coût des fonctionnaires, qu’ils sont trop nombreux, enfin tout le bazar qui va avec, le discours type que tout bon Madelin de province se doit de tenir, sachant qu’il est porteur de succès au prés de ses électeurs de la France profonde.
C’est sur, si le confort de nos supers commis de l’état est pris en compte dans les déficits, pour les réduire, va falloir encore en retirer des lits aux services des urgences, des surveillants pour les écoles en zones difficiles et la Mamy du Limousin ou du Cantal et bien elle se passera de facteur. Patrick Pelloux aura eu une extinction de voie avant que le Directeur d’un centre National de la pastèque décorée à la feuille d’endive soit obligé de payer son loyer. Et dire que l’employé de l’ANPE est quasiment obligé de se mettre à genoux, après avoir fait sa demande en 50 exemplaires dûment tamponnés, pour obtenir le changement de sa cartouche d’encre. Ce n’est pas le nombre de fonctionnaires qu’il faut réduire, c’est le train de vie et le confort d’un petit nombre.
Et les mecs qui ont balancé ce rapport, c’est pas des hauts fonctionnaires par hasard, ça ne les dérange pas trop de cracher dans la soupe, pourrait me demander le lecteur subtil et réfléchi. Heu … ouais … mais sûrement des jaloux qui doivent débourser pour leur soupe !
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