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Doggy Bag
6 septembre 2005

Les laquais du pouvoir

Notre Président a-t-il passé une bonne nuit ? Voila ce qui ronge d’inquiétude le journaliste politique. Enfin, son souci n’est pas vraiment la santé de notre vénérable chef d’état, c’est surtout comment blablater sur un non évènement pour intéresser le français.

Depuis samedi le journaliste politique ne s’est plus où donner du micro et de la caméra. Excité comme une jeune pucelle qui aurait aperçu le bout du gland de Brad Pitt il ne tient plus en place. Pas un JT, pas un débat ni un édito sans qu’il nous gratifie de ses précieuses analyses et de ses commentaires avisés. Il est facile à reconnaître, c’est le gugusse ou la greluche qui, après le discours d’un politique ou une élocution présidentielle, vient nous expliquer, analyser, commenter, en gros traduire, ce qui c’est dit, ce que nous, pauvres ignares que nous sommes, ne pouvons pas comprendre sans son indispensable aide. Voila, il est à la politique ce que Nelson Monfort est au service des sports de France télévision.

Chirac a eu un accident cardio vasculaire, enfin un truc dans ce genre. Et alors qu’est ce que tu veux que ça me foute. En quoi cela peut il bien m’intéresser qu’un type qui baffre comme dix a eu un pépin de santé. Parce qu’il est notre Président et que j’ai le droit de savoir si oui ou non il est encore capable de diriger le pays ? Parce qu’il était déjà à moitié sourd et que maintenant en plus il n'y voit plus très bien ?

En voila une affaire, s’il n’est plus capable d’assumer sa fonction je ne me fais pas de bile qu'il se trouvera bien quelqu’un pour le remplacer. D’ailleurs ça se bouscule déjà au portillon et ça se piétine tellement qu’on se croirait un jour de soldes chez H&M. Je sais bien que les politiques ne connaissent ni l’indécence et encore moins la dignité, mais tout de même, ils pourraient faire un effort. Pour un petit vaisseau qui a pété – de toutes les façons il en a encore plein d’autres – ils nous la jouent à Don Corleone pas encore refroidi mais avec ses héritiers graissant déjà leur Kalachnikov.

Et même si on le ramène à l’Elysée avec un statut d’endive présidentielle, et alors, qu’est ce que cela changerait vraiment pour moi et sûrement pour toi et aussi pour 80 % de la population. Ah, mais on nous doit transparence et vérité, les deux mamelles du discours du journaliste politique qui nous martèle son inquiétude devant une telle catastrophe. Ouais, enfin la transparence et la vérité on les lui doit surtout à lui, habitué qu’il est, dans son rôle de laquais du pouvoir et de bouffon des palais, à fréquenter les coulisses de la République. Ce qui l’emmerde plus que tout, c’est que pour une fois il en sait autant que toi et moi, autrement dit, rien, que dalle.

Parce que sinon, elle est où la catastrophe, pourquoi tant de paniques et de palabres ? La bonne marche de la France ? Une crise grave et personne à la manœuvre ? Une déclaration de guerre de la part des Iles Feroes et pas de chef des armées ? Tu parles. Le journaliste politique a vraiment la mémoire aussi courte que sont immenses sa suffisance et sa condescendance.

Tiens, à l’été 2003, malgré une vraie crise, une réelle catastrophe sanitaire qui voyait nos petits vieux se dessécher comme des morues venant s’échouer pour un suicide collectif sur le sable Mauritanien, et bien personne n’était là pour garder la boutique. Et pourtant notre Président n’était pas empêché au Val de Grâce mais au Canada en train de peaufiner son bronzage, de même que du Premier au dernier des ministres, tous étaient absents et, que je sache, pas pour une quelconque épidémie de grippe aviaire qui avait frappé l’ensemble du gouvernement.

Alors les salades du genre comment va-t-on faire si le Président est empêché, si la France traverse une crise importante, les institutions, la constitution et tout le bazar, le journaliste politique il se les préparent tout seul dans sa cuisine et en fait profiter ses confrères gastronomes, amateurs des embrouilles de Sarkozy et de Villepin et autres coups tordus entre Hollande Fabius et compagnie. Pour le reste, pour son quotidien, pour l’essence de sa Mégane, le français fera comme d’habitude, il se démerdera, avec ou sans droit constitutionnel, conseil des sages et autres cours des miracles Elyséennes.

Bon, dans cette histoire de vaisseaux qui pètent, Chirac aura quand même réussi à se faire applaudir à l’UMP, et qui plus est devant Sarkozy, alors rien que pour ça, ces quelques jours de repos au Val de Grâce l’auront requinqué pour de bon. L’agité de Neuilly n’a pas encore compris qu’on enterrera Chirac une fois que celui-ci l’aura préalablement enterré, lui, Sarkozy. Et ça pas besoin d’être un laquais du pouvoir pour le savoir.   

   

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Commentaires
L
Et Mireille Mathieu repart en tournée, véridique. Putain ça va swinguer en gériatrie.
P
Judicieuses remarques, comme d'habitude...<br /> <br /> Disons que c'est le feuilleton de l'automne pour un mec qui est arrivé à l'hiver de sa vie...<br /> <br /> Ceci dit, s'il devient une endive, comme tu dis, il pourra toujours faire la causette à Raymond Barre!<br /> <br /> A quand une maison de retraite pour politichiens?<br /> Histoire que VGE puisse ressortir son accordéon et faire guincher la France d'en haut retombée aussi bas que nous!
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