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Doggy Bag
5 septembre 2005

Simple life ( version Hollywood )

Allez, pour bien débuter la semaine un petit tour du côté de nos stars. Regardons les vivre dans leur élément naturel grâce aux pages glacées des magazines peoples. A Voici et Gala la vie en semi captivité dans la réserve d’Hollywood de Cameron Diaz ou le comportement sexuel de Scarlett Johanson, au National Géographic le quotidien du babouin à barbichette, lui aussi en semi captivité, ou la reproduction des mollusques dans les mers chaudes. Simple question de choix.   

Des vraies stars, pas celles du genre Pernault Marquay qui nous apprend que décidément les ex miss France ont vraiment des goûts de chiottes et ne se tapent que des beaufs. Ni non plus les révélations comme quoi PPD aurait grimpé sur Claire Chazal il y a un peu plus de 10 ans, avec pour résultat une descendance assurée au JT de 20h sur Tf1. Tu parles d’un scoop, un peu comme si on nous avait révélé qu’Amstrong s’était dopé sur le tour de France ou que trois opérateurs de téléphonie mobiles s’étaient entendus pour nous enfler. Aussi passionnant que les vacances de Cécilia passées à flirter avec un illustre inconnu, mais néanmoins pourvu d’un solide portefeuille, alors que Nicolas, lui, les a passées, ces vacances, en se tapant les enterrements des pilotes des Canadairs.

Non, non, laissons ces sous peoples et étudions les vicissitudes du quotidien de nos véritables stars, celles du pays à Mickey. Car l’insécurité règne à Hollywood et la situation ne fait qu’empirer de jour en jour. La faute aux serial killers armés de tout un attirail photographique avec zoom XXL tellement puissant qu’ils peuvent repérer un poil de couilles de Brad Pitt coincé entre les dents de Jennifer Garner. C’est dire.

Les stars sont terrorisées. Pour échapper aux paparazzis des poursuites en voitures dignes des meilleures cascades de Taxi 2 et des gardes du corps un peu trop nerveux qui tirent sur tout bipède brandissant fièrement son numérique. Si t’as le malheur de sortir ton portable pour immortaliser l’entrée des célèbres studios tu te retrouves dans un remake d’« Il était une fois dans l’ouest ». Aux Etats-Unis l’enfer n’est pas seulement sur les berges du Mississipi, Hollywood aussi a son lot de drames et personne n’en parle. Reese Witherspoon est même restée bloqué 45 minutes dans sa Chevrolet, certes climatisée, mais tout de même, ce n’est pas des façons. Mais que fait Bruce Willis !

La situation est tellement catastrophique que les stars ne peuvent même plus vider leurs poubelles sans qu’elles soient immédiatement mitraillées par une armée de Nikon ou de Minolta – ah ouais, ouais, la star adore vider les poubelles en toute décontraction, sans être importuner. La passion de Cameron Diaz ? sortir les poubelles de son lotissement, c’est son truc et elle aimerait bien pouvoir l’assouvir discrètement. Momo, le somalien qui chez moi sort les poubelles, est quand même un sacré veinard, tous les soirs il trimballe son container à ordures et pas le moindre flash à l’horizon pour venir perturber son quotidien. Tiens, un soir je vais le prendre en photo, voir un peu si Match m’en donne quelque chose, on ne sait jamais.   

C’est con, parce que si les ébats entre le charcutier du coin et la patronne du Tabac du même coin faisaient rêver la secrétaire, ou si elle aimait à vérifier que Marguerite la concierge du 3 avenue de la Victoire taille bien des pipes au notaire du même immeuble, ne t’en fait pas que le paparazzi ne perdrait pas son temps à courir après Britney Spears. Si l’histoire de Marcel qui s’envoie Madeleine, l’institutrice, dans l’arrière boutique de son épicerie, pendant que sa femme, celle de Marcel suit un peu, se fait brouter par sœur Sophie du couvent d’en face, passionnait la ménagère de moins de cinquante coincée entre les feux de l’amour et son stock de repassage en attente, Voici, Gala et autre Match ne se ruineraient pas en procès pour égayer un tant soit peu sa vie de merde.  

Ah la vie est vraiment mal foutue. La greluche du Missouri qui végète dans son bled de bouseux prie le Seigneur tous les soirs pour sortir de l’anonymat auquel est elle promise, et pas plus tôt arrivée sur Hollywood Boulevard la voilà qui s’enturbanne façon star chez les talibans en tournage à la Mecque pour échapper aux paparazzis qui vont consacrer sa célébrité.

   

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