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Doggy Bag
18 mai 2005

Le bonheur est dans le pré

Je te sens tendu, perturbé, au bord de l’implosion cérébrale limite méningite. Car comme 95 % des Français ne possédant pas leur doctorat en droit constitutionnel tu patauges dans le doute entre les sermons d’Hollande, Sarkosy et consorts et les « Internationales »  chantées à plein poumons par les nouvelles brigades internationales.   

Certes Raffarin est venu t’expliquer hier soir que tu n’avais pas le choix. La nouvelle démocratie veut quand même temps que l’on te pose une question on te signifie aussi la réponse que tu dois y apporter. Pas moyen d’y échapper, à moins de réveiller les cavaliers de l’apocalypse.

Et quand le goupillon et la bible de De Villiers se partagent avec Marx et le petit livre rouge le désespoir du peuple, quand Sarkosy drague Bernadette – non pas Soubirou, l’autre, Chirac – pour un slow langoureux dans la salle des fêtes de Brive La Gaillarde, quand Fabius s’affuble d’un pantalon en velours pour partager un fromage de chèvre avec José Bové et quand Cohn Bendit promet à Bayrou de partager les joies du pétard après avoir partagé celles de la tribune politique, l’électeur a de quoi avoir la tête qui lui tourne.

A gauche – enfin la gauche de Hollande de DSK, Lang et compagnie  – l’argument de poids, incontournable, celui qui remet dans le droit chemin l’ouvrier égaré, c’est la rhétorique sociale et humaniste, en oubliant au passage de le prévenir qu’il va non pas ratifier un cadre permettant de fonctionner à 25 membres, mais une politique, une doctrine économique fixée pour des générations.

Et c’est là qu’intervient la subtile nuance du oui de gauche par rapport à son compère de droite. En ne niant pas qu’elle existe, cette politique libérale, mais qu’une fois signée, ils se feront fort de l’améliorer. On ne te demande pas de choisir, on te demande simplement de ratifier une politique, un système, puis, ensuite, de leur faire confiance, ils se chargeront de la faire appliquer pour ton plus grand bénéfice. Voila, tu signes le chèque, ils s’occupent de mettre la somme. Là, même mon chien s’aperçoit qu’on lui raconte des conneries et préfère zapper sur les exploits de Régine.

L’autre argument pour une réponse positive au choix qui t’es imposé,  infaillible celui là, prononcé et bénie par nos élites, de Beigbeder, le vrai, à BHL, en passant par Depardieu et Johnny – et ouais Johnny et Depardieu sont classés dans la catégorie élite, il y a des incohérences que même le non ne réussira pas exclure - est que cette constitution est bonne et utile pour la France. Alors là, attention à ne pas confondre, ce qui est bon pour la France n’est pas forcément bon pour toi. Ce qui est en général excellent pour l’actionnaire de chez Danone l’est nettement moins pour celui qui y bosse.

Enfin, si jamais Depardieu et Johnny n’ont pas réussi à te faire rêver, il te restera toujours le MEDEF pour te convaincre. Car lui aussi attend avec impatience l’arrivée de cette nouvelle Europe et votera deux fois oui. Et comme au MEDEF, leur qualité première c’est pas vraiment de verser dans les œuvres caritatives, les  questions sociales et humanistes, ma foi, à moins de les leur greffer… 

Le bonheur est dans pré, il te suffit juste de trouver la campagne. Putain on dirait du Raffarin !

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