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Doggy Bag
1 août 2006

L'art du pipi caca

Les artistes peuvent tout se permettre. Justement parce qu’ils sont artistes et que la connerie des gogos achetant leurs œuvres est sans limite. Comme leur fortune d’ailleurs, cela va de pair. Des confettis collés sur une toile immaculée aux bouts de bois ficelés et autres morceaux de ferrailles rouillées soudés les uns aux autres, en passant par de la porcelaine ébréchée barbouillée, le portefeuille de l’amateur d’art contemporain ne recule devant aucun sacrifice pour satisfaire sa soif de posséder, au mieux quelques tâches sur un mur, au pire un vide grenier ou un dépotoir, au choix.

L’artiste peut tout se permettre, mais il y a des limites que Uwe Max Jensen, un Danois de 34 ans, a largement dépassées. A la place des matériaux utilisés par l’artiste contemporain classique, notre brave Danois a trouvé une combine toute simple, les produits naturels comme le sang, l’urine et les excréments. Voilà, un nouveau concept est né, l’artiste pipi caca. Pas con et pratique en plus.

Une idée de sculpture qui germe dans sa tête de primate demeuré ? Allez, plus besoin de terre glaise, on se déculotte, un bon gros caca bien fumant et c’est parti pour que le génie de l’artiste puisse s’exprimer le plus rapidement possible. Bon, il y a juste un inconvénient, la constipation. Ah, là c’est sur pas question d’attendre des heures que l’étron magique surgisse de son trou du cul, le génie ne peut pas attendre. Mais un beau pipi sur une toile immaculée sera satisfaire sa lumière créative.

Non, non, je déconne même pas. Pour l’anniversaire de Lars von Trier (le célèbre réalisateur danois qui collectionne les palmes d’or comme les points Total pour des films que personne ne verra jamais), l’artiste du pipi caca a vidé sa vessie sur un miroir, a intitulé son œuvre  « Le doute de Narcisse », l’a empaquetée dans un beau papier cadeau et l’a offerte au cinéaste. De grande qualité paraît-il, mais qui sent un peu tout de même, idéal pour des chiottes !

C’est qu’il expose en plus le bougre. En mars dernier, en direct live dans un musée, il fabriquait du boudin avec son propre sang que sa fille faisait ensuite goûter au public. Et bien mon  charcutier favori sera sûrement fier d’apprendre qu’il fabrique des œuvres d’art aux kilos. Avec ça plus malin, parce que lui, les boudins, il ne les fabrique pas avec son propre sang mais avec celui des cochons. Et faut pas compter pour qu’il te les fasse goûter, non non, il les vend et chers.

Chez Jensen c’est comme dans le cochon, tout est bon, il n’y a rien à jeter, sauf la cervelle ! Autre défi que l’artiste a lancé au monde de l’art contemporain, « La buanderie de maman ». Mettre en scène sa propre mère en chair et en os avec une machine à laver, un séchoir et un fer à repasser. Passionnant non.

Mais le pire dans l’histoire ce n’est pas qu’un illuminé joue avec son pipi et son caca comme des bambins de 18 mois, mais que des trous du cul intellos saluent en lui « le génie d'un laboratoire expérimental qui pousse les limites de l'art conceptuel ». Qui pousse qui pousse, à force de pousser faudra faire gaffe aux hémorroïdes tout de même. 

Pour l’artiste, le génie étant comme sa connerie sans limite, sa dernière œuvre a été pour le musée d’avant garde à Aarhus, au centre du Danemark. Il a promené son chien sur les pelouses du musée pour qu’il fasse ses besoins. Grand seigneur, Jensen a déclaré que les déjections de son toutou étaient cadeaux. Pas un sou à débourser pour le directeur. Généreuse donation. Faut espérer que le clampin qui marchera dedans lui en sera reconnaissant. Alors dorénavant, quand tu glisseras sur une grosse merde, plus la peine de jurer tous les saints, car là pour le coup ça peut te porter chance et te rapporter gros. Des fois que Uwe Max Jensen soit passé par là et se soit vu dans l’obligation de soulager un intestin passablement encombré !

Maintenant, avant de tirer la chasse, je ne verrai plus mon petit caca matinal de la même manière. Je viens de chier une œuvre d’art et je m’apprête à la balancer aux égouts. Un nouveau concept artistique : une contemplation sur le caractère éphémère des choses !

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