Vache qui rit, vache qui pète
On a tous plus ou moins du mal, à moins d’en être un et en encore ce n’est pas sur, à imaginer comment le fonctionnaire Français occupe ses journées et surtout à quoi il peut bien servir. Mais alors celui de Bruxelles – non, pas le fonctionnaire Belge, qui à quelques frites près doit occuper ses journées de la même manière que le français, mais celui de L’Europe – personne n’oserait se lancer à définir le type d’activité qui remplit ses 8 heures. Ouais, ouais, même avec une imagination débordante. Et quant à résoudre la question de son utilité, autant se plonger dans les équations à plusieurs centaines d’inconnues ou dans l’étude de la kabbale.
Alors tiens toi bien, je suis en mesure d’apporter un début de réponse à toutes ces questions qui peuvent traverser l’esprit du citoyen français européen – ça fonctionne aussi dans l’autre sens. Le fonctionnaire de Bruxelles s’occupe des vaches. Non, non, non, pas des quotas sur le lait, le beurre, ou bien des milliers de directives de toutes sortes qui, s’il devait les lire, le fermier du Limousin passerait son temps exclusivement à l’étude de ces passionnantes missives, ou bien employer un traducteur à plein temps tellement ce charabia est incompréhensible pour quiconque n’est pas initié à ce langage de l’administration Européenne.
Non, le fonctionnaire de Bruxelles s’occupe des gaz qui s’échappent du trou du cul des vaches. Bon, je ne peux pas te dire s’il parcourt la campagne européenne en allant renifler l’arrière train des bovins, mais en tout cas c’est très sérieux. Car ils ont découvert, tiens toi bien, que les pets des vaches nuisent à l’environnement et sont responsables de la principale source des gaz à effet de serre concernant l’agriculture. Une vache qui pète et le trou de la couche d’ozone s’agrandit ! Ah, je sais, moi aussi j’ai mis un certain temps à digérer la nouvelle, je peux même te dire que j’ai tendance à la ruminer un tantinet.
Moi qui croyais naïvement que les responsables de la réduction de la banquise, de la fin programmée des phoques, des ours polaires, des esquimaux, le golf stream qui perd les pédales, les tsunamis, la Louisiane, enfin tout le bazar qui met notre planète sens dessus dessous, étaient les gros cons avec leur 4 x 4 qui circulent dans nos villes, les industries pétro chimiques, les productions d’énergies, en gros tout ce qui fait de la fumée qui piquent les yeux et qui sent mauvais, et bien non, c’est Marguerite dans ses pâturages ou Rosalie regardant paisiblement passer les trains qui, en lâchant de temps en temps un petit pet contribuent à ce désastre écologique.
Et je ne raconte pas des conneries. Les relations entre changement climatique et agriculture sont à l’agenda samedi et dimanche à Londres d’une réunion informelle des ministres européens de l’Agriculture et de l’Environnement. Là tu peux vraiment vérifier qu’un fonctionnaire de Bruxelles ça bosse, ça ne passe pas ses journées à glander, et même le week-end s’il te plait.
Ah, et alors, que va-t-il ressortir de ce sommet sur les vaches qui pètent – pardon, sur la fermentation entérique des bovins, ah, dit de cette manière faut reconnaître que cela a une autre gueule, le fonctionnaire qui n’a sûrement jamais vu de sa vie une vache autrement que sur sa boite de Vache qui rit est un gars sérieux, ce n’est tout de même pas la réunion de la confrérie des amis des coussins péteurs.
Que vont-ils trouver comme nouvelle directive à offrir à nos paysans. Mettre un pot catalyseur au trou du cul des ruminants, des couches culottes à filtres anti méthane, un petit régime à base de germes de soja transgénique au lieu de leur habituel fourrage, tiens, et si on les supprimer purement et simplement. Non, parce que quand ils se mettent à réfléchir, surtout s'ils sont nombreux, l’un entraînant l’autre, on ne sait plus très bien comment ça va finir.
Voila, maintenant tu sais enfin comment le fonctionnaire de Bruxelles occupent ses journées. S’inquiéter des émanations de gaz qui s’échappent du trou du cul de la Vache qui rit. Ca c’est une noble profession.
Enfin, si tu passes du côté de Bruxelles, évite de péter, on ne sait jamais.
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