Le rap de la matraque
Le bleu marine est vraiment la couleur tendance dans nos cités. Surtout quand il est casqué et botté et qu’il préfère les coups de bélier à la sonnette pour se faire annoncer. Après leur tournée triomphale aux Tarterets (une trentaine d’interpellations pour au final seulement 5 mises en examen) c’est au tour des Mureaux d’avoir eu la chance d’être réveillés par le son des bottes des sosies de Bruce Willis.
Une centaine de bleus marines, équipés comme un commando de la CIA pour une opération dans les montagnes d’Afghanistan, a investi la cité des Mureaux. Une vingtaine par appartements et zou, en avant la musique de la matraque. C’est que dans la police on aime ça la musique, surtout les percussions, une vraie leçon de rap donnée à la racaille.
Meubles fracassés, vêtements balancés, aliments jetés à terre, un dangereux bambin de 2 ans et un terroriste trisomique de 6 ans braqués dans leur lit, matelas retourné (des fois que le bronzé serait assez con au point de dormir sous le matelas) voilà le repas du ramadan se retrouvant quelque peu perturbé par l’intrusion des représentants de la loi version Sarkozy.
Et que cherchaient ils nos valeureux anges gardiens de l’ordre public ? Le fils caché de Mesrine, des narcos trafiquants, de dangereux terroristes barbus, un gang de pédophiles nécrophages ? Le congrès de la mafia russe se tenait-il dans la cité, une réunion d’Al Qaida était prévue dans le quartier ? Non non, pas du tout, juste cinq jeunes auteurs présumés d’échauffourées avec la police. En langage décodé cela donne, cinq jeunes qui commençaient à se lasser grave du bleu marine. Bilan de l’opération commando : une arrestation. Ouf, on est passé prêt de la bavure d’être rentré bredouille de la chasse.
Une centaine de flics pour arrêter un gamin ? Enfin, comme le ridicule ne tue plus depuis longtemps (même dans la police), la prochaine fois pour toute une bande faudra faire appel aux services d’une brigade de chars Leclerc et à quelques mirages 2000, le tout conduit par Doc Gynéco !
Allez, dans sa maison de retraite le commissaire Broussard doit doucement rigoler dans sa barbe en reprenant deux fois des Petits Suisses.