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Doggy Bag
17 mars 2006

Il était une fois la révolution

    cpe3_copie

Allez allez, je te remettrai tout ça sur les bancs de l’école. Ouais ouais, les CDI aussi ça ne leur fera pas de mal.

Et après ? Bien après on ne me fera pas croire que le jeune qui fait sa révolution dans la rue, il manifeste juste pour un vulgaire contrat masturbé tout seul par le Robinson de Matignon, il n’est quand même pas ridicule à ce point le jeune. Non non, qu’on ne me raconte pas de salades, le jeune, juste après la poussée d’acné et la découverte de quelques poils sur le menton se doit de jeter quelques barrières sur les CRS, balancer des pavés dans les vitrines des commerces, incendier des poubelles, au passage se prendre quelques coups de matraques, enfin le bizutage classique. Attends, je l’ai fait avant lui.

Juste qu’à une certaine époque le jeune faisait la révolution pour changer le monde ou à défaut la société, des rêves et des illusions pleins la tête. Alors que là il manifeste contre le CPE, ah putain, rien que le nom ça fait rêver, tiens ! Il va se frotter aux CRS, avoir les yeux qui piquent par les gaz lacrymos, se prendre quelques baffes juste parce qu’il ne veut pas de précarité ? Mais il est né dans la précarité, il vivra dans la précarité, il crèvera dans la précarité. Personne ne le lui a dit, ne le lui a enseigné ? mais ils servent à quoi les profs alors.

Le CPE, rédigé en cachette sous ses couvertures par le Don Quichotte de la rue de Varenne, un contrat dont personne ne veut entendre parler, même au MEDEF ou alors juste par politesse, pour faire bonne figure, par la bouche maquillée de sa sémillante présidente. Sur les bancs de la majorité à l’assemblée évoquer son nom est synonyme de maladie honteuse, un contrat qui file de l’urticaire jusqu’aux patrons.

Faut quand même se rendre compte de ce que c’est ce CPE. Raisonnablement, un patron va s’emmerder à embaucher un jeune juste pour le voir foutre le camp en formation, devoir en plus lui fournir un référent pour lui tenir compagnie et tout ça à ses frais, mêmes minimes. S’ils acceptent ce deal c’est qu’ils ont bien changé, ce ne sont plus des chefs d’entreprises mais des mécènes ou des philanthropes recyclés dans le social ou dans l’humanitaire. D’accord il pourra lourder le jeune selon son humeur - une commande qui n’est pas rentrée ou la secrétaire qui lui aura refusé sa gâterie quotidienne – mais ça il pouvait déjà le faire avant, il n’a pas attendu le CPE. 

Allez, sa revendication, sa bataille de rue, ses barricades c’est juste pour que l’on retire ce maudit CPE ? soit, après tout si c’est son truc au jeune. Mais dans sa lutte contre le CPE il est défendu et soutenu par qui le jeune ? Fabius, DSK, Hollande et Lang, le quatuor magique de la gauche révolutionnaire. La révolution se fera à la Tour d’argent entre la bisque de homard et le foie gras.

Et pendant ce temps là ils sont passés où les pros de la révolution ? Le facteur Trotskiste il s’est perdu au cours de sa dernière tournée, parti en voyage d’affaires au Pérou ? Et la mère Arlette, tellement concentrée sur son tricot qu’elle ne peut relever la tête ou ouvrir la bouche de peur de rater une maille.

Et l’autre là, le Juppé avec des cheveux, droit dans ses bottes et rigidifié dans son costume de monsieur De Fursac, qui ne bouge toujours pas d’un poil de peur de froisser sa permanente argentée. Ah il est vraiment aidé le jeune, tiens.

Bon, c’est pas tout ça, allez, qu’il la fasse une bonne foi pour toute sa révolution, qu’il déconne bien dans la rue, qu’il en profite au maximum, mais qu’il n’oublie pas une chose, c’est lui qui devra payer ma retraite. Alors fissa fissa, CPE ou pas CPE, après il va se bouger le cul pour aller bosser.

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